John Chiara : La poussière des anges
6/11/2020 - 6/02/2021

Visite de l'exposition virtuelle

la Galerie Miranda a été ravie de présenter La Poussière des anges, une exposition de John Chiara (né en 1971, vit à San Francisco). Il s'agit de la deuxième exposition personnelle de l'artiste à la galerie et la première exposition européenne de son nouveau travail.
En 2019, John Chiara a été en résidence à l'Art Factory de Budapest en Hongrie, où il choisit de photographier le quartier d'Angyalföld, dont le nom se traduit en français par « la Poussière des anges ». Les images en négatif réalisées par Chiara saisissent l'architecture hybride du quartier, composée de bâtiments résidentiels et industriels de différentes époques au milieu de panneaux publicitaires, de fils électriques et d'arbres. Pour faire écho à son nom poétique « poussière des anges », le ciel bleu du quartier devient en négatif la toile de fond enflammée et noirâtre d'un paysage peuplé de fantômes.

John Chiara est un photographe pour qui la pratique artistique s’élabore avec le medium photographique lui- même : "le sujet de mon travail est la photographie elle-même... (et) sa manifestation grâce à ses possibilités techniques." Chiara fabrique lui-même ses appareils géants qu’il transporte en remorque sur les lieux de prise de vue. Leur conception permet à l'artiste de photographier et exposer ses images simultanément : elles se développent directement sur du papier découpé en grands morceaux, de formes souvent irrégulières. Le format XXL et la technologie proche de celle du 18è siècle obligent l'artiste à laisser la place au hasard dans chaque photographie. Pendant le temps d'exposition, Chiara travaille avec ses mains le passage de la lumière dans l'objectif, créant des pauses temporelles et des filtres physiques qui modifient la température et le spectrum de couleur, comme en chambre noire classique.  

 

John Chiara se laisse guider par ses observations et son intuition afin de saisir des paysages qui évoquent un récit personnel ou le souvenir visuel d'un lieu :
"La relation entre la photographie et la mémoire est complexe et toujours en mouvement. Les souvenirs sont changeants, sans frontières fixes. Il faut les explorer depuis l'intérieur afin d'y voir clair.... C'est le poids psychologique d'un souvenir qui le grave dans le cerveau. Avec le passage du temps, le lien se desserre entre l'objet original du souvenir mais la trace visuelle reste intacte." 
Lorsque l'image arrive sur du papier négatif, la lumière et l'ombre sont inversés créant une vision surréelle d'architectures hybrides aux couleurs radicales. Dans la série Angyalföld, il semble que "Tout ce qui est solide se volatilise"1 : dans ce nouveau travail de John Chiara, les arbres dentelés et les bâtisses vitrées apposés à un ciel nocturne sont l'écho de l'histoire mouvementée de ce pays toujours en train d'émerger du communisme et actuellement l'arène d'une bataille populiste entre tradition et modernité.

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